Francis Suttill
Francis Suttill (1910-1945) est un agent secret britannique pendant la Deuxième Guerre mondiale. Agissant pour la section F (française) du Special Operations Executive sous le nom de guerre « Prosper », il forme et dirige le réseau PHYSICIAN (plus connu sous le nom de réseau Prosper) qui mène des actions de résistance en France, zone nord, de septembre 1942 à juin 1943. Arrêté par les Allemands, déporté, il est finalement exécuté le 21 mars 1945. Note : pour accéder à des photographies de Francis Suttill, se reporter au paragraphe Sources et liens externes en fin d'article. Famille - Son père : William Francis Suttill, britannique, né à Manchester, directeur d'une usine textile à Lille.
- Sa mère : Blanche Marie-Louise Degrave, française.
- Sa femme : Margaret.
Biographie1910. Naissance de Francis Alfred Suttill le 17 mars, à Mons-en-Baroeul (près de Lille, France). Éducation en Angleterre (Stonehurst College) jusqu'à 16 ans. Il revient en France, où il passe son bac, puis s'inscrit à l'Université de Lille, où il obtient la licence de droit. 1931. Avec un certificat de nationalité britannique, il n'a pas à faire son service militaire en France. Il poursuit ses études de droit à l'Université de Londres. 1935. Mariage. Suttill est avocat au Lincoln's Inn. 1939. En septembre, à la déclaration de guerre, il s'engage dans l'armée britannique, où il est officier de renseignement. Plus tard, il est recruté par le SOE. Il est volontaire pour une mission en France. 1942. - Été. - Il reçoit l'entraînement.
- Le SOE choisit Suttill pour établir un nouveau réseau en France, zone nord, autour de Paris. Son nom de guerre est « Prosper » et sa couverture François Desprées, représentant.
- 24 septembre. Andrée Borrel « Denise », son courrier, est parachutée en France et prépare la voie pour Suttill.
- 1er octobre. Suttill est parachuté près de Vendôme.
- Avec Andrée Borrel qu'il fait passer pour sa soeur, Francis Suttill effectue un périple pour monter le réseau PHYSICIAN-Prosper (Chartres, Melun, Blois, Beauvais, Compiègne, Saint-Quentin).
- Novembre. Arrivée d'un premier opérateur radio, Gilbert Norman « Archambaud ».
- Décembre. Arrivée d'un deuxième opérateur, Jack Agazarian, « Marcel ».
1943. Pendant six mois, le réseau se développe considérablement, couvrant une grande partie de la zone Nord, impliquant un nombre croissant d'agents, avec création de nombreux sous-réseaux et groupes d'action. - 22 janvier. Henri Déricourt, un ancien pilote retourne en France. Sa tâche principale est de trouver des terrains d'atterrissage qui conviennent et d'organiser la réception des agents envoyés par avion, principalement des agents du réseau Prosper. Pendant les quelques mois qui suivent, il organise le transport par avion de plus de 67 agents.
- Suttill et Jack Agazarian s'inquiètent de plus en plus de la loyauté d'Henri Déricourt.
- 13 mai. Suttill, rappelé à Londres, y reçoit de nouvelles instructions. Il fait part de ses craintes à Nicholas Bodington et à Maurice Buckmaster. Ceux-ci ne sont pas convaincus et refusent de rappeler Déricourt en Angleterre.
- 20 mai. - Suttill est parachuté à Romorantin.
- 23 juin. - Suttill est arrêté à Paris, à son hôtel, près de la Porte Saint-Denis. Andrée Borrel et Gilbert Norman sont arrêtés le même jour. Des centaines d'agents sont arrêtés dans les jours qui suivent, fin juin et début juillet. C'est l'effondrement général du réseau Prosper.
- Quand Noor Inayat Khan, qui est arrivée le 16 juin comme opérateur radio du réseau CINEMA-PHONO, découvre que Suttill a été arrêté, elle fait son rapport au SOE à Londres sur l'effondrement du réseau.
- Suttill est amené au quartier général de la Gestapo, 84 Avenue Foch. Il est torturé pendant plusieurs jours. Selon Ernst Vogt, Suttill convient avec les Allemands de fournir des informations sur les stocks d'armes contre leur promesse de ne pas tuer les résistants concernés. Cependant, selon un autre agent allemand, Joseph Kieffer, ce serait Gilbert Norman qui aurait pris l'initiative de cet accord.
1945. Le 21 ou le 23 mars, Francis Suttill est exécuté au camp de Sachsenhausen, situé au nord-ouest de Berlin. Bilan de l'action de Francis SuttillAu moment de son démantèlement, le réseau PHYSICIAN-Prosper comprend plus de 400 agents (SOE et résistants français qui acceptent de travailler pour lui) répartis dans une douzaine de départements, formant plusieurs sous-réseaux et groupes. Réseaux : JUGGLER, TINKER. Groupes Buckmaster : Muno (Ardenne), Origny-en-Thiérache (Aisne). Une trentaine de terrains de parachutage ont été homologués, sur lesquels il a reçu plus de 250 containers. Il a mené à bien plusieurs opérations : attaques de trains militaires (troupes et ravitaillement), sabotages de lignes électriques, de transformateurs électriques, d'usines, de dépôts de carburant. Reconnaissance - DSO
- En tant que l'un des 104 agents de la section F du SOE morts pour la France, Francis Suttill est honoré au mémorial de Valençay, Indre, France.
Sources et liens externes - Photographies de Francis Suttill sur le site Special Forces Roll of Honour.
- Dossier personnel de Francis Suttill aux "National Archives" britanniques. Le dossier HS/9/1430/6 est accessible depuis le 12 mai 2003.
- Henri Noguères, Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945, Robert Laffont, 1976 ; éd. revue et complétée, Crémille & Famot, 1982.
- Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit... Les atterrissages secrets de la RAF en France 1940-44, 1978 ; 5e éd. revue et augmentée, Vario, 2004.
- Anthony Cave Brown, La Guerre secrète, le rempart des mensonges, Pygmalion/Gérard Watelet, 1981.
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, ISBN : 978-2-84734-329-8 / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence.
- Richard Seiler, La Tragédie du Réseau Prosper, Pygmalion, 2003.
- John Vader, Nous n'avons pas joué, l'effondrement du réseau Prosper 1943, Le Capucin, 2002. Ce livre est la traduction française du livre Prosper double-cross, Sunrise Press, 1977, traduction, notes et annexes de Charles Le Brun.
- Jacques Bureau, Un soldat menteur, Robert Laffont, 1992. Témoignage direct d'un membre du réseau.
- Jean Lartéguy et Bob Maloubier, Triple jeu, l'espion Déricourt, Robert Laffont, 1992.
Notes..
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